Historique

Marquillies vers 1603 – Albums de Croÿ Tome XIII – J-M. Duvosquel, Crédit Communal de Belgique 1985

Texte paru en 1958 dans un fascicule édité à l’occasion du 75e anniversaire de l’Harmonie de Marquillies.

Marquillies petite commune de 1.250 habitants [aujourd’hui 2030], de l’arrondissement de Lille, canton de La Bassée, peut s’enorgueillir d’un lointain passé historique.

C’est en effet de 453 que date l’origine de Marquillies. Les Francs, sous Clodion avaient envahi la région de la Weppe et une grande bataille s’y déroula entre les conquérants francs et les gallo-romains. Les Francs, vainqueurs se maintinrent en maîtres sur la région. C’est à cette bataille meurtrière que Marquillies doit son nom (en celte « détruit et mis dans les fers »).

Les rois francs créèrent des « forestiers » : les premiers seigneurs qui firent défricher et assécher la région qui était à cette époque couverte de forêts et de marécages. Des châteaux-forts furent bâtis.

Charlemagne continua, vers l’an 800, l’œuvre des Francs. Il y envoya des milliers de Saxons. La région, jusqu’à ces temps, avait eu l’aspect d’une forêt aux arbres peu élevés entrecoupés de clairières et de marais, les hommes y habitaient des cabanes parfois construites sur pilotis.

Le défrichement terminé vers l’an 900, la Weppe était devenue l’une des régions les plus fertiles de Flandre et déjà l’une des plus peuplées.

Elle fut rattachée à la Châtellenie de Lille.

Le titre de Seigneur et les avantages qui en découlaient étaient à cette époque accordés par le Roi aux plus braves des soldats.

En 1210, Marquillies possédait son château et son seigneur Daniel de Marquillies qui fut fait prisonnier en 1213 lors de l’expédition sur Courtrai.

En 1214, le Roi de France, Philippe Auguste remporta la victoire de Bouvines. Au cours de la bataille, un chevalier s’y distingua particulièrement et y trouva une mort glorieuse. C’était le géant Eustache de Marquillies, frère du seigneur Daniel de Marquillies.

La seigneurie resta dans les mains de la famille de Marquillies jusqu’à la fin du XIVe siècle.

Leurs armoiries qui sont devenues celles de la Commune sont « d’argent à  la fasce d’azur ».

En 1389, le titre passa aux familles de Bergues, puis de Mettenaye, d’Oignies, Adornes et de Wignacourt. Le dernier seigneur connu fut Pierre de Wignacourt, grand bailli de Cassel, seigneur de Marquillies, Herlies et La Bassée. Il vivait encore en 1764.

Ces différentes familles délaissèrent à peu près complètement le château du village. On ne les voyait plus qu’à l’occasion de certaines cérémonies et aucune n’y eut sa tombe.

Depuis la Révolution, nulle trace n’existe du château seigneurial. La tradition veut qu’il se soit dressé jadis au lieu-dit encore actuellement « La Place ».

La Révolution de 1789 n’apporta que peu de changements dans la vie de la Commune si ce n’est que par la vente des biens nationaux.

Puis ce fut la grande tourment de 1914-1918, qui vit l’exode massif  de la population. Située près de la ligne des combats la Commune paya un très lourd tribut : son église et la majeure partie des constructions furent détruites.

Après l’armistice et le retour de ses habitants, Marquillies se releva rapidement de ses ruines et prit ainsi un aspect plus avenant.

C’est maintenant un village coquet où le calme incite à la douceur de vivre. Éloigné des centres industriels et miniers, une partie de la population s’occupe des travaux champêtres tandis qu’une autre partie trouve son emploi dans de petites industries locales : râperie, fabrique de pantoufles, ainsi que dans les grosses entreprises industrielles des environs.

[Ce dernier chapitre n’est plus tout à fait conforme à la réalité.

Il y a quelques temps déjà que râperie et fabrique de pantoufles ont disparu.